Préparation de la rentrée parlementaire

La rentrée parlementaire est imminente, et une question cruciale se pose : Élisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, pourrait-elle recourir à l’article 49.3 de la Constitution pour faire adopter des textes financiers ? Cette possibilité refait surface et met en lumière les enjeux politiques qui attendent le gouvernement.

 

L’article 49.3 : un outil controversé

L’article 49.3 de la Constitution française est un mécanisme qui permet au gouvernement de faire adopter un texte sans qu’un vote parlementaire ne soit nécessaire, à condition qu’aucune motion de censure ne soit votée contre lui. Cet article suscite souvent des débats houleux en raison de son utilisation controversée.

 

La session parlementaire extraordinaire de septembre

Cette année, l’article 49.3 pourrait être activé dès la session parlementaire extraordinaire prévue pour le 25 septembre. L’objectif serait de faire adopter le texte fixant la trajectoire de réduction du déficit public en dessous de 3 % du PIB d’ici à 2027. Cette démarche découle en partie de l’absence d’une majorité absolue au Parlement.

 

Les défis de la majorité

La rentrée politique est marquée par la difficulté du gouvernement à réunir une majorité absolue. Malgré les négociations et les tentatives de compromis, aucune solution ne semble se dessiner. Face à cette impasse, Élisabeth Borne envisage l’article 49.3 comme une option, bien que cela puisse être perçu comme un signe de faiblesse ou un coup de force par les partis d’opposition.

 

La stratégie gouvernementale

L’exécutif cherche à utiliser l’article 49.3 dès la session extraordinaire de septembre, tout en gardant cette possibilité en réserve pour la session parlementaire ordinaire. Il est important de rappeler que cet outil constitutionnel ne peut être déployé qu’une seule fois par session ordinaire, en plus du budget et du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

 

Le choix du texte à soumettre

Au sein de la majorité, l’attention se porte principalement sur le projet de loi sur l’immigration. Bien que le gouvernement soit prêt à des compromis avec la droite pour éviter l’article 49.3, il n’a pas encore obtenu la majorité nécessaire. Les discussions sur le volet de la « régularisation » des immigrés en situation irrégulière sont particulièrement sensibles, car une partie du groupe Renaissance pourrait menacer de faire défection.

 

L’évolution des intentions gouvernementales

Il est intéressant de noter qu’Élisabeth Borne avait initialement déclaré sa volonté de limiter l’utilisation de l’article 49.3 aux seuls textes financiers. Cependant, cette déclaration a progressivement évolué, passant d’un « engagement » à un simple « objectif ». Cette évolution reflète les défis auxquels le gouvernement est confronté pour atteindre ses objectifs politiques tout en naviguant dans les eaux tumultueuses de la politique française.